Hudson Cooper

« 27 ans, né le 10 novembre 1981 à Prestwick, célibataire, les fermiers»

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♥ ton caractère
travailleur
mystérieux
généreux
impulsif

C’était calme. Apaisant. Et angoissant. Je n’étais pas revenu ici depuis cinq années. Je n’étais pas parti parce que je ne m’y sentais plus à ma place. J’étais parti parce que j’avais eu envie de voir autre chose. D’aventures. De découvertes. De me trouver aussi. Mais je savais, qu’inévitablement, que toutes les expériences que je vivrais ailleurs me ramèneraient ici.

Et aujourd’hui, j’étais là, devant chez moi. Habillé en jean, chemise et avec une seule valise. Le cœur légèrement déchiré. J’étais là parce que je me le devais. Inutile de mentir. Je ne serais pas revenu maintenant sinon. Mais je risquais de tout perdre. Et je ne venais de perdre ce qui comptait le plus pour moi : mes parents. Un stupide accident. Fatal. Et tout me revenait de droit. J’avais reçu une lettre de plusieurs investisseurs. Des personnes qui souhaitaient racheter la propriété à des fins qui ne plairaient guère aux habitants. Des constructions. Des buildings. C’en serait terminé de la tranquillité de la campagne. Il en était hors de question.

Mais là aussi, il était inutile de me mentir. Je déposais ma valise dans le salon. Les souvenirs affluaient, telles des punitions. Dans cette maison, il y avait toute mon enfance. Mes premières découvertes. Mes meilleurs moments. Je ne pouvais pas décemment laisser tomber. Mais les petits boulots que j’avais entrepris durant ces dernières années n’allaient certainement pas m’être d’une grande aide. Il me fallait un autre revenu.

Mes compatriotes m’avaient déjà accueilli à bras ouverts. C’était comme ça ici. On s’épaulait quoi qu’il en coûte. On se taquinait et on se chamaillait, mais on était toujours solidaire. Et ils m’avaient proposé de prendre « un coloc ». Un autre salaire ne pourrait pas faire de mal. Seulement personne ici n’avait besoin d’un « toit où dormir ». J’avais donc fait passer une annonce la veille, dans le journal local, et bien sûr jusqu’à la ville. L’idée de partager la maison de mon enfance avec un étranger, un citadin qui plus est, ne m’enchantait pas du tout. Mais quand on baigne dans le besoin comme moi, on se doit de faire des concessions.

Je m’asseyais sur le canapé. Il n’avait pas changé de place. Toujours au même endroit. Toujours la même odeur. Le cigare de mon père. Un sourire aux lèvres. Puis enfin, je craque.

[…]

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec Andie McCarthy. Je ne l’avais pas eu au téléphone, je n’avais reçu qu’un mail. Mais son assurance m’avait donné envie de le rencontrer. Cela faisait une semaine que j’étais de retour et que j’avais passé l’annonce. Il me fallait trouver quelqu’un assez rapidement et donc, me permettre d’être exigeant n’était pas possible. Il devait arriver sous peu. En attendant, j’étais allé m’occuper des animaux et travailler la terre. Me rendre utile me faisait oublier les choses. Depuis quelques temps, je me renfermais sur moi-même. On me le disait souvent. C’était une façon de me protéger, sûrement. Solitaire, je l’avais souvent été. Ca plaisait aux filles en général. Mais elles finissaient toujours par s’en lasser, par en avoir marre et par me quitter. Ce n’était jamais un problème vu que je n’étais jamais amoureux. Je ne me posais pas plus de questions que ça.

Un bruit de moteur me sortit de ma torpeur. Me retournant, j’aperçus une petite mini des années 40. Enfin, pour ce que je m’y connaissais en voiture … mais il était étrange de voir un homme débarqué dans une si petite voiture. Et plus étrange encore d’en voir descendre une femme.

Brune. Cheveux longs et ondulés. Un tailleur qui n’entrait pas dans le décor et qui lui donnait un air sévère. Je ne voyais pas ses yeux d’ici, mais quelque chose me disait qu’elle saurait se montrer convaincante. SI on m’avait dit que Andie McCarthy était une femme, j’aurais ri. Et pourtant, c’étaient bien des jambes longilignes et féminines qui se dirigeaient vers moi.

« Monsieur Hudson, je suppose, » m’aborda-t-elle tout sourire. Je l’observais quelques secondes. Oui, cette femme savait obtenir ce qu’elle voulait. Et pourtant, il y avait une fragilité derrière ce masque. « Avoir votre tête, vous ne vous attendiez sûrement pas à voir une femme, » rigola-t-elle.
« Non, je le reconnais », répondis-je en lui tendant la main. Elle était belle, ça ne faisait pas de doute. Mais la voir dans un endroit pareil … c’était du hors du commun. « Vous êtes vraiment intéressée de vivre ici ? » demandais-je à brûle pourpoint.
« Oui, pourquoi ? »
« Vous semblez … plus habituée aux … salons », souriais-je narquoisement.
« Vous avez l’habitude de vous fiez aux apparences, Monsieur Hudson ? Ou est-ce un honneur que vous me faites? »
J’en souriais encore, bien qu’elle avait du cran. Ca serait drôle de la voir évoluer chez nous. Elle galèrerait, sans aucun doute … et peut-être que son air supérieur et sûr d’elle aussi.
« Venez, je vais vous montrer les papiers ».

Ca promettait d’être intéressant …

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