Nom et Prénom au choix, William Kenwright pour le scénario


« vingt-quatre ans, né en 1986 à prestwick, situation amoureuse indécise, les fermiers »

(c) yellow stone.

Will' est né et a toujours vécu à Prestwick. Bien sûr, il a voyagé, mais jamais il n'est allé quelque part qui, selon lui, ne soit comparable avec sa campagne natale. Il s'y plaît énormément, son travail en tant que fermier lui plaît également, et c'est sûrement l'un des seuls points communs qu'il n'ait avec son père, mort aujourd'hui. Il vit à présent avec sa mère. Le reste de son histoire est totalement libre, il faut simplement bien garder en tête qu'il trouve qu'aucun endroit au monde n'est aussi agréable à vivre que la campagne qu'il a toujours connue.

ISOBEL E. LLOYD-WEBBER ● « J'me casse. J'me barre d'ici, j'en peux plus ! » Voilà les premiers mots que William a pu entendre de ma part. Pas très glorieux, mais il faut dire aussi qu'il n'était pas censé les entendre, ces mots. En effet, j'étais seule, les yeux rivés sur le champ de blé qui s'étendait devant moi, assise au bord d'une route de campagne étroite et peu fréquentée de Prestwick. Perdue dans mes pensées, que je venais en fait d'énoncer à voix haute, je ne l'avais pas entendu sortir de chez lui, la maison devant laquelle je me trouvais. J'avais seize ans, et je n'avais qu'une envie : retrouver la ville.

Ce n'est que le lendemain, quand il vint me parler alors que je repassais sur la même route que la veille, que je me rendis compte que ce que j'avais dit ne lui avait pas vraiment plu. « Alors comme ça, Prestwick n'est pas ton style ? Je suis prêt à parier que tu viens d'arriver ici. » J'avais alors senti tout le dédain non dissimulé qu'il avait placé dans cette simple question. Je savais désormais qu'il me prenait pour l'une de ces nouvelles citadines encore trop attachées à leurs chaussures à talons hauts pour apprécier les charmes de cette ville. « Oui, je viens d'emménager, mon grand-père est mort il y a moins d'un mois, et j'ai déménagé de force. » Alors que je parlais, je pouvais voir ses traits s'adoucir, jusqu'à ce qu'un léger sourire ne naisse sur ses lèvres. Avais-je réellement affaire à un schizophrène ? « Oh, tu es une Webber. Mon père était ami avec ton grand-père, dans le temps. Tu verras, tu finiras par te plaire ici. » Je ne savais pas ce que mon grand-père avait bien pu faire pour le faire changer de comportement si rapidement, et curieuse, je lui posai la question. Mais il ne répondit rien.

Le lendemain, puis les jours suivants, je fis en sorte de repasser dans cette rue, et chaque jour, je discutai un moment avec lui. C'est comme ça que nous devinrent amis. Une petite semaine après notre rencontre, il me fit découvrir les joies de la ferme. Depuis, j'ai tout essayé, des crises de fou rire en allant ramasser les œufs des poules jusqu'aux balades à cheval. Il n'y a qu'une seule chose que je n'ai encore jamais faite : la traite des vaches. Ce qu'il s'est mis en tête de me faire essayer très rapidement. « C'est avec moi que tu trairas la première vache de ta vie ! »

Je ne l'avouerai sûrement jamais, mais il est l'une des raisons pour lesquelles je suis restée, finalement. De plus, je sais depuis quelques jours que je ressens plus que de l'amitié à son égard. Il ne me reste plus qu'à découvrir si cela est réciproque, ce qui est plutôt délicat ...