GAYNESFORD, Saul

« vingt-cinq ans, prestwick, écosse, huit avril, compliqué, p'tits campagnards »

(c)LJ

En fait, l'histoire est libre, en gros. La raison principale - outre ce plaisir qu'il prend à la voir piquer un fard parce qu'on lui dit non probablement pour la première fois de sa vie - c'est que Saul a été fiancé longtemps avant que cette dernière se fasse fauchée par un chauffard alors qu'elle rendait visite à ses parents, en ville. Il devait l'accompagner, mais on lui avait demandé de travailler sur un chantier pour la journée afin de donner un coup de main à son frère. Il a eu quelques problèmes de boisson, après ça, a volontairement recommencé sa terminale, parce qu'il se sentait pas prêt à aller à la fac après avoir perdu sa fiancée. D'ailleurs, le fait que Cade vienne de la ville et qu'elle déteste la campagne lui fait craindre à revivre un truc pareil, et comme il n'a jamais voulu en parler - par fierté, par orgueil - il n'est pas totalement remis. Pour le reste, c'est libre. Il joue au football, étudie dans un fac non loin d'ici, se fait chier pour sortir de la routine de boulot au salaire minimum, mais compte revenir ici, parce que c'est ici, sa vie, son monde, ses repères. Reste à savoir s'il lui faut à TOUT PRIX rester dans les parages pour être heureux avec une personne en particulier

CADE HOLLIS-PENDLETON ●

« Puis Cade, elle est comment, la campagne? ». J'ouvre les yeux péniblement, battant des paupières, passant la main dans mes cheveux alors que les doigts de Saul suive le mouvement en caressant mon bras nu. J'suis en soutif/petite culotte, petit ensemble génial en dentelle noire que je n'ai même pas enlevé de la nuit. Il me semble que ça fait quoi, cinquante minutes, que je dors? Ridicule, parce que j'ai du me glisser dans les draps de son lit à 21h30. Je détourne la tête vers lui, mord ma lèvre inférieure, pose ma main sur son ventre « D'ici, le paysage est génial ». Je le pousse légèrement pour passer une de mes jambes de l'autre côté de son corps, posant mes fesses sur son bas-ventre, attrapant ses poignets et en les relevant légèrement. Je suis plutôt surprise qu'il me laisse faire, et je réalise aussi que c'est une chance que ma tante est copine avec la mère du brun torride sur lequel j'me retrouve et que, pompette, hier, on lui a proposé de dormir dans la chambre d'amis. On m'avait préparé, personnellement, le divan-lit, mais l'idée de me réchauffer contre le corps hautement aphrodisiaque de Saul m'a séduite largement davantage « Sérieusement, Cade, tu penses qu'à ça, hein? ». Viens m'faire chier que ce que je vois briller dans tes yeux, c'est pas du désir, connard. Je soupire, mord l'intérieur de ma lèvre et me redresse, en pétard. Je peux pas croire qu'en petite tenue, le chevauchant, ce mec parvient encore à respirer convenablement. Je cherche mes jeans, les enfile en me tortillant pour entrer dedans. Il se redresse à peine, m'attrapant par la taille pour me faire flancher et retomber sur le lit. Je l'ai embrassé une fois pendant huit heures dans le pieu, c'est risible, Aubree se foutrait tellement de ma gueule si elle savait, si elle était là, si ma meilleure amie pouvait pas être en train de continuer de vivre la grande vie à Glasgow alors que j'pourris près d'une étable, c'est pas juste. Foutu Destin. Foutue vie pathétique de merde « Lâche-moi » « Non ». J'ai le regard noir « Lâche-moi j'ai dis, ducon » « Non, reste dans le lit. Reste là, avec moi ». Il glisse sa main dans mon cou, caresse ma nuque du bout des doigts, presse ses lèvres à la commisure des miennes. Je lève les yeux au ciel, referme la fermeture éclair de mes jeans, attache la boucle de ceinture « T'es prude ou c'est moi qui est plus dans le coup ». Il sourit, un putain de sourire qui, à Glasgow, m'aurait sans doute offert la meilleure partie de jambes en l'air de ma vie, mais ici, c'différent. Comme quoi une belle fille peut pas obtenir le mec qu'elle veut alors qu'elle l'allume comme une conne « Ni l'un, ni l'autre, t'inquiète. J'aime le fait qu'tu m'fasses du rentre-dedans ». Je bouille tellement j'suis furieuse, j'me dégage de ses bras et enfile mon t-shirt « On dirait qu'on t'a jamais dragué. C'la première fois et tu prends ton pied? Mais tu vois, mon genre à moi, c'est de ME faire désirer, pas d'attendre que le paysan ait sa cote de flatteries pour vouloir enlever son boxer ». Tiens tiens, il trouve pas ça drôle du coup. Je relève mes cheveux, jette un coup d'oeil à l'heure. J'sais pertinemment qu'il a entraînement de football, ce qui me fait marrer, parce que j'me vois me fourrer avec son QB rien que pour l'agacer « Tu sais, jouer la salope, ça t'enlaidit ». Je me retourne, lève mon majeur « Oh, juste pour tes yeux à toi. Habituellement, ça échauffe l'esprit qu'on m'imagine chaude au lit, car chaude dans le quotidien. Amuse-toi avec les mecs à la douche, c'peut-être ça qui te branche, au final ». Je descends, ma tante est là, tout sourire, contente que je sois déjà debout. C'vrai, au départ, j'émergeais pas avant une heure de l'après-midi « On y va, Cadence, tu es prête? Stella nous a invité pour le petit-déjeuner, tu vas voir, elle fait les meilleures crêpes de la place ». Je souris, un sourire faux, exagéré, j'en ai rien à faire des crêpes. J'en ai marre de devoir traînasser dans les parages si j'veux pas qu'on porte plainte contre moi pour possession de stupéfiants. Ouais, ma mère a pas digéré mon plaidoyer. Ma tante lui fait un compte-rendu, et j'ai beau avoir vingt-trois ans, j'me coltine la gentille fille à papa. Ça me rappelle mon ancienne petite-soeur lèche-cul, ça, dites donc. J'espère qu'elle s'est explosé les neurones avec sa coke de merde, celle-là...

Je suis là.
Car ton scénario est tous simplement sublime. Le lien est d'enfer (aa)

Par contre l'histoire j'ai pas tous compris :/ Mais l'idée du lien m'a séduite donc; pourrais-tu m'expliquer un peu son histoire ? (a)